Fred Pouget
Le Maxiphone
Sauvage
1 CD Le Maxiphone / L’Autre Distribution, sortie le 19/9

NOUVEAUTÉ. Fred Pouget et ses complices du Maxiphone rendent un hommage enthousiasmant à la musique de Jean-Philippe Rameau. Une réussite totale.

On fouille dans le tiroir aux adjectifs qualificatifs, et l’on a du mal à choisir le bon pour décrire ce disque admirable, fou, vertigineux, étourdissant autour du compositeur des Indes Galantes (1735), dont les mélodies avaient inspiré il y a trente ans Louis Sclavis (“Les Violences de Rameau”, La Buissonne). Et si le bon adjectif était simplement “inouï” ? À cause de l’instrumentation d’abord, où se côtoient vielle à roue, effets électroniques, accordéon diatonique, mandoline, et une section de vents qui s’envole avec grâce et allégresse… Avec cet instrumentarium, Fred Pouget joue à déjouer Rameau. Il le coud, le découd. Il le fait disparaître et réapparaître. Il y trouve des chemins creux. C’est ainsi que Sauvage, l’un des morceaux-phares du compositeur, est d’abord énoncé, avec une tendresse presque élégiaque, puis joué avec des commentaires et des ornementations, avant un solo rêveur et poétique de Maïlys Maronne, semé d’effets électroniques et de dissonances. Puis le thème s’envole ailleurs, comme s’il avait ouvert la fenêtre. Avant bien entendu de revenir par la porte, tout en dissonances et en fêlures. Les introductions sont des merveilles. Par exemple, ce solo de batterie tribal d’Adrien Chennebault dans Les Trois mains. Une alternance très rare entre la déconstruction (toujours ludique) et le plaisir au premier degré d’énoncer ces mélodies immortelles. Dans ce disque, des surprises nous attendent à chaque coin de rue.

Jean-François Mondot

Fred Pouget (cl, ar), Rozann Bézier (tb), Anne Colas (fl), Adrien Chennebault (dm, perc), Maarten Decombel (g, mandoline, voc), Janick Martin (acc), Maïlys Maronne (clav, p, voc), Benoît Michaud (vielle à roue électro-acoustique), Ömeir Sagirdiek (bs, elec), Guillaume Schmidt (saxes).
Amiens, juin 2024.

Sauvage, c’est une écriture originale à partir des pièces pour clavecin. Fred Pouget (musicien trilingue, répertoire classique, jazz et musiques traditionnelles) a réuni un certain nombre de musiciens (9!) et d’instruments pour nous offrir ce superbe Sauvage. Il faut préciser qu’il a été touché par les pièces de clavecin de Jean-Philippe Rameau et qu’il a décidé d’en faire une exploration artistique sans précédent. Il met ainsi en place un nouvel orchestre de 9 musiciens (10, en comprenant Fred Pouget en compte) qu’il intitule Sauvage en vue d’en affirmer l’audace. Il élabore la matière d’un travail orchestral, pense à une instrumentation atypique où il mêle instruments acoustiques issus de de la musique classique (clarinettes, flûtes, piano), du jazz (saxophone, trombone, batterie) et de la musique traditionnelle (vielle à roue, accordéon diatonique, guitare et mandoline). Un lien entre ces éléments apparemment hétérogènes est apporté par les timbres des synthétiseurs, de l’électronique et du traitement électro-acoustique. Et pour ce cocktail (d)étonnant d’une formation qui veut offrir l’alchimie d’un son unique et novateur, Fred Pouget fait appel au directeur Daniel Yvinec, qui a pratiqué le même type de métissage avec l’Orchestre national de jazz (2007 – 2014). Tout simplement magnifique! Neuf pièces musicales pour près de 70 minutes de ravissement!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, September 17th 2025

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« Sans luxe tapageur ni publicité criarde, voici, en toute discrétion, une petite merveille de boîte à musique. La modestie même du titre ne doit pas tromper : s’il y a poussières, elles sont d’étoiles, d’ailleurs la poésie est partout ici, dans les titres comme dans les sons, les mélodies, les silences. Clax Quartet présente une alliance originale entre flûte, vielle électroacoustique, clarinettes et saxophones, timbres qui s’associent en brefs ensorcellements, harmonies qui se nouent et se dénouent et où passent des réminiscences des Balkans, de danses anciennes ou d’un baroque sans fioritures, austère et charmant. »

Sortie nationale – 26 mai 2017
Réf: Le Maxiphone Collectif 2017-MAXI008
Produced by Le Maxiphone Collectif // 

« Le pedigree des protagonistes est une pièce importante du dossier. D’un côté Claude Bathélemy, éminent improvisateur/compositeur muni de sa guitare ; de l’autre l’Occidentale, qui entend concilier depuis une quinzaine d’année jazz, rock, musiques du monde fanfares de Gascogne comme de Bretagne. Entre les deux, un coup de foudre, qui a conduit à l’avénement de cet album-ovni. Un jazz rock en forme de fusée euphorique met l’ensemble sur orbite.... Passé la surprise initiale, les circonvolutions de l’orchestre auront dérouté, déconcerté, enchanté. Outre la richesse timbrale, c’est l’audace de l’écriture qui impressionne, improvisations free et arrangements de dentelles, à l’image des fins contrepoints

de Petite Princess. On frise parfois le trop-plein d’idées, mais le souffle baroque de l’affaire, emporte au final l’auditeur, et même assez loin »

Bertrand Bouard, Jazz Magazine

Dès le « K-Line » introductif, le ton est donné : la fanfare de Claude Barthélémy n’est pas là pour ronronner ! S’est-il déjà assoupi, le guitariste de Saint-Denis, passionné par toutes les musiques, curieux de toutes les cultures ? Chef de l’ONJ à deux reprises, il s’est tourné, après les mathématiques, la danse et le théâtre, vers l’aventure de l’Occidentale, entendue au Mans un soir de 2004. Le flair du génial dynamiteur a débouché sur une collaboration, une fusion même, avec ce groupe de musiques populaires dirigé par le clarinettiste Fred Pouget (celui-là même qui a arrangé les chants et musiques des maçons creusois !) afin de « continuer la cartographie d’un fleuve changeant et peu exploré… ».

Toute la liberté et l’inventivité du jazz sont là dans cet album et démontrent à nouveau l’infinie possibilité d’une musique ouverte à tous les vents, illustrée par la mosaïque de la pochette. Chaque son, chaque instrument est détourné de sa vocation première pour une nouvelle vie électrifiée. Et dans ce domaine, le guitariste sait y faire. Le Mali pointe son nez, l’Orient s’immisce le temps d’une virée balkanique (« Bar Tolmeï »), la Jamaïque s’approche de la station « Corvisart » et l’Irlande nous embarque vers « Ker Ouagadou » avant la musette : le monde est grand pour l’Occidentale et ne demande qu’à partager. Comment a-t-on pu se passer de tout ça ? Comment a-t-on pu borner la musique à un réduit parfois inodore ?

La force conjuguée des dix musiciens et de leur quinzaine d’instruments dont un oud, une cornemuse irlandaise, une vielle… brise tous les murs et subjugue les compositions flamboyantes de Barthélémy et Pouget. Que tous ceux qui veulent avoir une idée de ce dont sont capables les musiciens de jazz en 2015 se ruent sur ce disque. Ils découvriront la magie des sons et des contrées infinies, les bruits du monde comme il tourne dans la tête de quelques fous gratteurs, souffleurs et frappeurs.

Thierry Flammant // Publié le 11 octobre 2015

PARIS MOVE

Une rencontre assimilable à un uppercut. Celle d’un compositeur arrangeur guitariste et joueur d’oud avec le directeur musical, compositeur clarinettiste et joueur de cornemuse d’un orchestre de Jazz. Le premier, pour faire court, a pour nom Claude Barthelemy. Musicien, compositeur et arrangeur, il a débuté ca carrière musicale avec Michel Portal et a, entre autre, dirigé l’Orchestre National de Jazz entre 1989-1991 et 2002-2005. 
Le second, Fred Pouget, et ceux qu’il dirige constituent l’Occidentale de Fanfare: Maurice Fari à la batterie, Claude Barrault à la trompette et au bugle, Gilles Chabenat à la vielle électro-acoustique, Anne Colas à la flûte traversière, Anthony Masselin à la Bagpipe et à l’Ulleanpipe, Stéphane Pelletier au saxophone baryton, Christophe Renaud au tuba et Guillaume Schmidt aux saxophones. Ce qui devait être au départ une fusion entre le Bagad breton, Bag Pipe, bombarde, grosse caisse, caisse claire écossaise et le Ripataoulère gascon, fifres, tambours et grosse caisse est naturellement devenu beaucoup plus que cela, à cause d’une alchimie improbable…et incroyable!
Les compositeurs se sont répartis le travail: C. Barthelemy a composé 8 morceaux, F. Pouget a écrit 2 titres, les deux ensembles en ont composé un, et 4 autres sont le fruit de pures improvisations. Les titres des morceaux ne sont pas de ceux auxquels nous sommes habitués, Gavotte Out Out, Bar Tolmeï, Corvisart, Ker Ouagadou, Le Pont Du Scorff ou Helicoquelicoptère et j’en passe. Cela confère encore plus d’originalités (avec un ‘s’ à originalité!) à cet opus qui est original de la première à la dernière note. 
Près d’une heure d’ébullition sonore où le confort dans lequel nous étions installés est passablement bien secoué, pour notre plus grand plaisir puisqu’il s’agit de ‘déconstruire’ pour rebâtir quelque chose de plus solide encore, en fusionnant tous les sons et rythmes qui venaient de partout auparavant. Génial…!!!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)